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visage d'une femme avec des rougeurs

Rougeurs du visage : et si c’était de la rosacée ?


Les rougeurs persistantes sur le visage sont souvent perçues comme un simple problème esthétique. 

Pourtant, ces érythèmes à répétition peuvent révéler une affection inflammatoire chronique : la rosacée. Touchant principalement les adultes entre 30 et 50 ans, elle se manifeste par des bouffées vasomotrices (flushs), des rougeurs diffuses, et parfois de petites papules et pustules sur les joues, le nez et le front que les gens appellent souvent « acné rosacé » ou encore « acné de l’adulte ».

Selon la dermatologue Dr. Florence DURAND, dermatologue à Lille “la rosacée n’est pas une maladie contagieuse. Elle peut considérablement altérer la qualité de vie et l’estime de soi, surtout lorsque les symptômes sont mal compris ou minimisés.” Les personnes concernées éprouvent souvent de la gêne en société et peuvent développer un sentiment de détresse psychologique.

Les causes exactes de la rosacée demeurent complexes et multifactorielles. 

On évoque la combinaison d’une prédisposition génétique, de facteurs environnementaux (exposition au soleil, variations de température) et d’éléments déclencheurs (alcool, plats épicés, boissons chaudes ou stress). Le Dr. Maud WANTZ, dermatologue à Lille précise : “Il est essentiel d’identifier les facteurs qui aggravent la rosacée chez chaque patient afin d’adapter les mesures préventives, comme l’utilisation de crème solaire à large spectre et l’évitement des variations thermiques brusques.”

Sur le plan thérapeutique, diverses options existent. 

Les traitements locaux (crèmes ou gels à base de métronidazole ou d’ivermectine) restent une première ligne de défense. Ils aident à contrôler l’inflammation cutanée (boutons) et à limiter les rougeurs. Dans les cas plus sévères, des traitements oraux (antibiotiques de la famille des cyclines ou isotrétinoïne) peuvent être prescrits, sous surveillance médicale. Le recours à la brimonidine topique peut aussi apporter un soulagement rapide pour les flushs intenses. 

Focus sur le laser vasculaire

Le laser vasculaire est souvent recommandé pour cibler précisément les vaisseaux sanguins dilatés responsables des rougeurs persistantes. Avant la séance, le médecin procède à un examen clinique complet pour s’assurer qu’il n’existe pas de contre-indications majeures, telles qu’une infection cutanée active ou l’usage de certains médicaments photosensibilisants. Dans le mois qui précède, il est conseillé d’éviter l’exposition solaire et de ne pas appliquer d’autobronzants. Le jour J, la peau doit être propre et démaquillée.

Pendant la séance, le laser envoie des impulsions lumineuses qui vont coaguler les petits vaisseaux superficiels, contribuant à réduire les rougeurs. Des coques de protection sont portées par le patient. Une sensation de picotement ou de chaleur peut être ressentie, parfois atténuée par un système de refroidissement intégré à l’appareil. Après l’intervention, des rougeurs transitoires et un léger œdème peuvent apparaître, mais ces effets secondaires se résorbent en général en quelques jours. Le Dr. CHEROT à Lille insiste : “Il ne faut pas s’attendre à un résultat miraculeux après une seule séance ; plusieurs séances à intervalles réguliers sont souvent nécessaires pour obtenir une amélioration nette et durable.”

Par ailleurs, il est impératif d’appliquer une crème apaisante type CICALFATE+ et d’éviter toute exposition au soleil dans les semaines qui suivent. Les lasers vasculaires, bien que très efficaces, ne soignent pas la rosacée en profondeur : ils agissent essentiellement sur la dimension vasculaire et ne remplacent pas une prise en charge globale (traitement local ou oral, hygiène de vie adaptée).

En complément du suivi médical, la prise en compte des facteurs de style de vie demeure cruciale. Réduire le stress, adopter une routine de soin adaptée aux peaux sensibles et surveiller son alimentation permettent d’optimiser l’efficacité des traitements. Il est également recommandé de consulter un ophtalmologue en cas de rosacée oculaire, forme qui peut affecter les paupières et provoquer une sécheresse oculaire.

En conclusion, face à des rougeurs du visage qui persistent ou s’intensifient, il convient de consulter un médecin spécialiste pour diagnostiquer une éventuelle rosacée. Un traitement approprié et une approche globale, incluant la gestion des facteurs déclencheurs, peuvent nettement améliorer le quotidien des patients. De plus, la recherche continue d’avancer : dans un futur proche, l’étude du microbiote cutané et des innovations en dermatologie personnalisée pourraient permettre de cibler plus finement l’inflammation et d’offrir de nouvelles pistes thérapeutiques.

 

Références bibliographiques (PubMed) 

    Steinhoff M, Buddenkotte J, Aubert J, et al. Clinical, etiological and pathophysiological aspects of rosacea. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2020;34(8):1673-1677.

    Egeberg A, Weinstock LB, Thyssen EP, et al. Rosacea and gastrointestinal disorders: a population-based cohort study. Br J Dermatol. 2017;176(1):100-106.

    Gallo RL, Granstein RD, Kang S, et al. Rosacea comorbidities and future research: The 2017 update by the National Rosacea Society Expert Committee. J Am Acad Dermatol. 2018;78(1):167-170.e7.